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10 erreurs techniques qui font exploser le budget d’un projet web
Karim Tech Lead

Karim

Tech Lead

Tech

5 min

2 septembre 2025

10 erreurs techniques qui font exploser le budget d’un projet web

Lancer un projet web en 2025, c’est un vrai exercice de gestion de projet. Entre le cahier des charges, le cadrage fonctionnel, le suivi de l’avancement et la conduite de projet, chaque décision compte. Si le pilotage est mal cadré, le budget dérape.

Voici 10 erreurs à éviter

D’après le rapport CHAOS du Standish Group, seulement 16,2 % des projets informatiques sont livrés à temps et dans le budget, tandis que 52,7 % dépassent les coûts, les délais, ou livrent moins que prévu, et 31,1 % sont annulés.

Erreur n°1 : Démarrer sans cadrage produit clair

Un projet sans cahier des charges ou spécifications fonctionnelles claires, c’est comme bâtir sans plan. Le chef de projet ne peut pas piloter le calendrier ou les livrables, et les phases glissent sans contrôle.

👎 Mauvaise idée : lancer un chantier après un simple brief oral.

👍 Bonne idée : structurer le cahier des charges, découper le projet en phases claires, avec livrables et planning.

📌 À lire aussi sur notre blog : Pourquoi le cadrage produit est une étape clé.

Erreur n°2 : Choisir la mauvaise architecture logicielle

Une mauvaise architecture (trop lourde ou trop simple) plombe la faisabilité, la scalabilité et la maintenance, et fait exploser les coûts par rapport au prévisionnel.

Exemple :

  • Startup SaaS : choisir un monolithe pour un outil destiné à 10 000 utilisateurs peut rapidement limiter la scalabilité et rendre chaque évolution plus complexe et plus coûteuse.

  • PME avec un outil interne simple : opter pour une architecture microservices crée une complexité inutile, avec un besoin accru de documentation, de partage d’information et de coordination. L’évolution devient plus lourde à piloter, et pas seulement plus chère.

👉 Globalement, deux erreurs reviennent souvent : adopter une technologie uniquement parce qu’elle est à la mode (sans vérifier qu’elle répond réellement aux besoins du projet), ou au contraire faire “comme d’habitude” sans prendre le temps d’évaluer d’autres solutions plus adaptées.

👎 Mauvaise idée : suivre une mode technique sans aligner avec le besoin réel.

👍 Bonne idée : conduire une étude de faisabilité impliquant le chef de projet technique, la maîtrise d’ouvrage et les parties prenantes.

Erreur n°3 : Négliger la dette technique

La dette technique, ce n’est pas seulement accumuler des correctifs rapides (“quick fixes”) sans les reprendre. C’est aussi laisser une stack vieillir sans mise à jour, ignorer les dépendances obsolètes, ou se concentrer uniquement sur l’ajout de fonctionnalités tout en reléguant la performance et la sécurité au second plan. Sur le moment, ces choix donnent l’impression d’aller plus vite. Mais sprint après sprint, le projet devient plus fragile, plus coûteux à maintenir et chaque évolution se transforme en chantier budgétaire.

👉 Des études académiques montrent que la dette technique est une des principales raisons pour lesquelles les projets informatiques dépassent les délais et budgets.

👎 Mauvaise idée : ignorer les corrections techniques pour aller plus vite.

👍 Bonne idée : intégrer un plan de traitement de dette technique dans le planning du projet.

Erreur n°4 : Oublier la sécurité et la gestion des rôles

La sécurité n’est pas un gadget : c’est un livrable obligatoire. Une faille découverte en production coûte beaucoup plus cher que lorsqu’elle est traitée dès la conception car peu importe la taille de votre structure ou de votre projet, ça n’arrive pas qu’aux autres.

👉 Le rapport IBM 2024 sur le coût des failles de données chiffre la perte moyenne à 4,88 millions de dollars par incident (ibm.com).

👎 Mauvaise idée : reléguer la sécurité en fin de projet.

👍 Bonne idée : inscrire la sécurité dans le cahier des charges et prévoir des tests dès les premières étapes.

Erreur n°5 : Ne pas penser aux intégrations API

Un projet web isolé se condamne à l’inutilité. Les intégrations avec CRM, ERP, e-commerce ou CMS doivent être prévues dès l’étude de faisabilité.

👎 Mauvaise idée : livrer une application fermée.

👍 Bonne idée : planifier ces intégrations dans le planning des sprints, avec les équipes concernées ou juste l’anticiper.

📌 À lire aussi : API et intégrations : l’infrastructure invisible.

Erreur n°6 : Ignorer les Core Web Vitals

La performance, mesurée via les Core Web Vitals (LCP, CLS, INP), impacte directement le SEO et l’expérience utilisateur.

👉 Une étude Akamai a montré qu’un délai d’une seconde peut réduire certaines conversions de 7 % (prnewswire.com).

👎 Mauvaise idée : prioriser uniquement les fonctionnalités.

👍 Bonne idée : intégrer ces KPI comme livrables de performance dès les phases de test.

📌 À lire aussi : Maîtriser les Core Web Vitals en 2025

Erreur n°7 : Ne pas documenter le code ni les choix techniques

Sans documentation, chaque nouvel acteur du projet perd du temps. Pour la maîtrise d’ouvrage comme pour les prestataires, c’est un gouffre de temps et d’argent.

👎 Mauvaise idée : considérer que “le code suffit”.

👍 Bonne idée : prévoir des spécifications techniques et fonctionnelles accessibles aux chefs de projet, développeurs et parties prenantes.

Erreur n°8 : Utiliser un seul environnement pour tout

Avoir un seul environnement pour le développement, la recette et la production peut poser un vrai risque : un bug découvert trop tard se propage sans contrôle. C’est souvent le cas dans les projets où l’on veut aller vite au détriment de la rigueur.

Mais attention : le problème ne vient pas seulement du nombre d’environnements. On peut très bien mettre en place un pipeline CI/CD avec un seul environnement… et n’avoir en réalité aucun test automatisé ni scénario fiable pour valider les livrables. Dans ce cas, le pipeline devient une façade, sans valeur réelle.

👉 Atlassian rappelle que l’adoption d’un pipeline CI/CD efficace, associé à des environnements distincts et bien outillés, permet de détecter les défauts en amont et de réduire fortement les coûts de correction (atlassian.com).

👎 Mauvaise idée : croire que le pipeline CI/CD suffit, même sans tests ou avec un seul environnement.

👍 Bonne idée : adapter le nombre d’environnements à la taille du projet, mais surtout garantir des tests automatisés robustes et une validation progressive avant chaque mise en production.

Erreur n°9 : Ne pas prévoir de monitoring et d’alertes

Sans monitoring, les chefs de projet restent dans l’ignorance. Un tableau de bord de logs et métriques réduit considérablement les temps de résolution.

👉 Datadog illustre comment une approche observability permet de gagner en réactivité et en résilience (datadoghq.com).

👎 Mauvaise idée : se contenter de corriger les incidents au fil de l’eau, sans chercher à anticiper.

👍 Bonne idée : utiliser des outils de monitoring pour détecter les problèmes le plus tôt possible et mettre en place des corrections viables dans le temps, plutôt que des rustines temporaires.

Erreur n°10 : Penser le MVP comme un produit jetable

Un MVP n’est pas une version “jetable” que l’on peut abandonner après un test rapide. Dans la pratique, beaucoup d’entreprises continuent à utiliser leur MVP bien au-delà de la phase initiale. Et quand ce produit a été conçu comme une maquette temporaire, sans penser à la sécurité, à la scalabilité ou à la maintenance, il devient un véritable fardeau.

Considérer le MVP comme un simple prototype “one shot” mène souvent à des problèmes de performance, une explosion des coûts de maintenance et un ralentissement de la roadmap produit. À long terme, ce choix impacte la réussite du projet et la confiance des parties prenantes.

👉 Un MVP doit donc être pensé comme une première étape du cycle de vie du projet, avec une base technique saine, même si les fonctionnalités sont limitées. C’est la garantie de pouvoir l’améliorer progressivement plutôt que de le subir comme un produit obsolète. Selon CB Insights, 42 % des startups échouent faute d’avoir su faire évoluer leur produit.

👎 Mauvaise idée : livrer un MVP non évolutif.

👍 Bonne idée : concevoir le MVP avec une base adaptable, même minimaliste.

Conclusion : anticiper coûte toujours moins cher que réparer

Un projet web, ce n’est pas seulement une suite de livrables techniques : c’est une conduite de projet complète, qui mêle planning, gestion des ressources, compétences techniques et coordination des parties prenantes.

Chaque erreur technique peut transformer un budget maîtrisé en gouffre financier. Mais avec un bon management de projet, une méthodologie claire et un chef de projet attentif, vous pouvez réduire drastiquement ces risques.

👉 Chez Fragments Studio, on accompagne nos clients sur la gestion de projet web, du cadrage au pilotage, pour mener à bien leurs projets digitaux. Résultat : des projets plus rapides à livrer, plus faciles à maintenir, et surtout plus rentables sur le long terme.

Karim Tech Lead

Karim

2 septembre 2025

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