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Construire un SaaS avec une brique IA : ce qu’on ne vous dit pas sur le produit, l’UX et l’architecture
Adrien Product Manager

Adrien

Product Manager

Produit

5 min

7 août 2025

Construire un SaaS avec une brique IA : ce qu’on ne vous dit pas sur le produit, l’UX et l’architecture

L’intégration de l’intelligence artificielle dans les outils SaaS est devenue un standard. Elle ne se limite plus à une démonstration technique : elle transforme la structure même des produits.

Tout savoir sur le produit, l’UX et l’archi

Chaque semaine, de nouveaux outils promettent d'automatiser, d'assister ou de prédire grâce à des modèles IA. Mais concrètement, créer un SaaS qui embarque une brique IA que ce soit pour de la génération, de la recherche, ou de l'autonomie demande un travail de fond sur le produit, l’UX et l’architecture.

Chez Fragments Studio, nous accompagnons plusieurs projets où l’IA est au cœur de la proposition de valeur. Ce qu’on voit, c’est que l’IA ne remplace pas la rigueur produit : elle l’exige. Il faut penser la logique utilisateur, le cycle de feedback, la fiabilité des réponses et surtout la compréhension du système. C’est à cette condition qu’un produit IA devient crédible, exploitable et durable.

L’illusion du “brancher une API”

Beaucoup de fondateurs démarrent avec l’idée qu’intégrer une IA revient à appeler une API OpenAI, Anthropic, Mistral... Mais la réalité est bien plus complexe. Ces modèles ont chacun leurs forces, leurs limites de tokens, leurs performances spécifiques et surtout, leurs exigences de mise en contexte.

La façon dont on construit les messages envoyés à l’IA (le prompt), les réglages qui influencent son comportement (comme la temperature, qui rend les réponses plus ou moins créatives, ou le top-p, qui restreint les mots utilisés pour plus de cohérence), le format des réponses attendues (texte, tableau, code, JSON…), ou encore le temps que met l’IA à répondre : tous ces éléments ont un impact direct sur l’expérience utilisateur. Et dans un SaaS, il n’y a pas de place pour les approximations visibles. L’outil doit rester fluide, fiable et cohérent à chaque interaction.

C’est pourquoi la plupart des outils IA sérieux implémentent une couche d’orchestration dédiée. Cette couche permet de normaliser les appels, d’adapter dynamiquement les prompts, d’assurer des “retries” intelligents en cas d’échec, et de router les requêtes vers le modèle le plus pertinent (selon le contexte, le coût ou la langue, par exemple).

Une UX pensée pour l’ambiguïté

L’expérience utilisateur dans un SaaS IA repose sur un principe simple : l’IA génère, mais l’humain décide. L’utilisateur doit comprendre ce que l’outil fait, pourquoi il le fait, et comment réagir en cas de résultat insatisfaisant. L’UX doit donc être conçue pour canaliser une réponse incertaine dans un cadre prévisible.

Cela passe par des interfaces explicites : des feedbacks visuels lors de la génération, des options de re-génération ou de reformulation, des historiques d’interactions, et parfois une explication synthétique du raisonnement de l’IA. Certaines plateformes affichent même des “confidence scores” ou des logs simplifiés pour valoriser la transparence.

Dans les outils plus avancés, on voit apparaître des interfaces en “blocs” ou “cartes” (comme dans Notion AI, Jasper, ou Superhuman AI) qui encadrent l’output IA tout en laissant la main à l’utilisateur pour modifier, annoter, ou rejeter. Cette flexibilité UX est essentielle pour construire la confiance.

Une architecture qui peut vite devenir complexe

Dans certains cas, intégrer une IA dans un SaaS peut sembler simple : on appelle une API, on affiche une réponse, et ça fonctionne. Et effectivement, pour des besoins ponctuels génération de texte, résumé automatique, reformulation cette approche peut suffire, tant que l’expérience est bien encadrée.

Mais dès qu’on commence à construire un produit où l’IA prend des décisions, interagit avec plusieurs sources de données, ou doit s’adapter à des usages plus métier, la complexité monte rapidement. On ne parle plus seulement d’un appel à une API, mais d’une orchestration complète autour de l’IA.

Dans ces cas-là, l’architecture doit absorber des contraintes bien spécifiques : latence variable, réponse incertaine, traitement parallèle, personnalisation utilisateur, stockage de

Et si l’outil traite des données sensibles RH, santé, finance, juridique… il faut aller encore plus loin : chiffrement des échanges, gestion fine des droits, audit des réponses IA, voire hébergement de modèles open-source (comme Mistral ou Ollama) sur des serveurs dédiés pour maîtriser l’inférence en local.

Le produit avant la techno

Trop souvent, le produit IA est conçu autour du modèle, et non autour de l’utilisateur. Or c’est une erreur stratégique. Un bon SaaS IA (comme tout produit) doit partir d’un usage clair : une tâche, un besoin, un contexte métier. L’IA vient ensuite renforcer cette logique, pas la remplacer.

Cela suppose de réfléchir aux limites de l’automatisation, aux cas où l’humain doit intervenir, et à la manière dont l’utilisateur peut reprendre la main. Le prompt engineering devient ici une brique produit à part entière, avec des instructions système dynamiques, des slots à remplir, des logs de versions, et parfois des arbres de décisions pour scénariser les réponses.

Un outil comme Flowise ou Superagent permet par exemple de visualiser la logique d’un agent, de versionner ses comportements, et de gérer des permissions spécifiques par action. C’est ce type de conception qui permet à un SaaS IA de passer du prototype à un outil métier exploitable.

Penser la montée en complexité

Enfin, la question de la montée en compétence utilisateur est clé. Un SaaS IA efficace n’est pas celui qui propose toutes les options d’un coup, mais celui qui permet d’évoluer progressivement. On peut imaginer des modes “starter”, “avancé” et “expert”, ou bien des templates guidés avec possibilité d’exploration.

Cette logique s’observe déjà dans des outils comme Notion AI ou Claude, qui proposent une approche progressive du prompt, ou dans des plateformes comme Dust ou Cognosys, qui permettent de créer des agents via une interface low-code ou semi-graphique. L’essentiel est que l’utilisateur ne soit jamais bloqué, et qu’il comprenne ce que fait l’IA à chaque étape.

Conclusion

Construire un SaaS avec une brique IA, ce n’est pas un effet de mode. C’est un chantier exigeant, mais passionnant, qui combine architecture, stratégie produit, compréhension utilisateur et excellence technique. Ce n’est pas une feature. C’est un projet.

Chez Fragments Studio, on accompagne ce type de produits de A à Z de l’idée au développement, en passant par le cadrage, la conception UX et la mise en place technique. Et si vous avez déjà une idée en tête ou un prototype à solidifier, vous pouvez nous en parler ici : https://fragments-studio.com/contact

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7 août 2025

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